Dépistage des cancers
Le dépistage est l’une des interventions en matière de prévention la plus efficace à l’heure actuelle pour réduire la mortalité liée au cancer. Il s’agit de détecter un cancer avant qu’il ne soit symptomatique, afin de pouvoir le traiter de façon plus efficace. Mais ce dépistage comporte également des risques (faux positifs, sur-diagnostic et sur-traitement…), et un coût important pour la collectivité. Les cancers ne sont pas tous dépistables, et tous les dépistages ne permettent pas de réduire la mortalité liée au cancer.
Ainsi, le développement du dépistage varie considérablement d’une localisation à l’autre. En particulier :
- les cancers du sein et du colon-rectum font l’objet, depuis plus de 10 ans, d’un dépistage organisé basé sur des tests ayant fait la preuve de leur efficacité,
- le cancer du col utérin, pour lequel le test de dépistage de référence est disponible et recommandé de longue date, fait l’objet d’un programme de dépistage organisé depuis 2018 seulement,
- le cancer de la prostate est dépisté, en dehors de tout programme de dépistage organisé, par un test qui ne fait pas l’objet de recommandation.
Dans le domaine des innovations en matière de dépistage, il y a souvent un chaînon manquant entre l’amélioration technologique, la sophistication des techniques de dépistage et leur utilisation dans la population cible. Notre équipe a une situation particulière qui lui permet de mettre en place des essais prospectifs et des évaluations dans de larges échantillons de la population générale (dépistage de masse), ou chez des travailleurs exposés (dépistage ciblé). Elle est ainsi au cœur de la recherche translationnelle dans le domaine du dépistage des cancers. Du fait de sa multidisciplinarité, notre équipe est également en mesure d’évaluer les aspects organisationnels, économiques, médico-légaux ou encore éthiques d’un dépistage.
Notre équipe s’intéresse à l’ensemble des étapes successives permettant, une fois un test de dépistage mis au point :
• de tester la performance du test en population cible (Ex. Performance des tests immunologiques de recherche de sang occulte dans les selles dans le dépistage du cancer colorectal),
• de mesurer la participation de la population à un programme de dépistage du cancer en recherchant en particulier l’existence d’inégalités de participation (Ex. Mesure des inégalités sociales de participation dans le dépistage du cancer du sein, du colon- rectum, ou du col de l’utérus),
• d’évaluer l’efficacité d’interventions visant à réduire les inégalités de participation (Ex. Intérêt d’un accompagnateur au dépistage pour réduire le gradient social de participation au dépistage du colon-rectum, ou Intérêt du « Mammobile » pour réduire le gradient social et géographique de participation au dépistage du cancer du sein),
• de comprendre comment les personnes à qui un dépistage du cancer est proposé pour plusieurs localisations organisent et arbitrent leurs participations (Ex. Déterminants de la participation des hommes au dépistage du cancer de la prostate et du cancer colorectal ; Déterminants de la participation des femmes au dépistage du cancer du sein, du col utérin et du cancer colorectal),
• d’évaluer les enjeux médico-légaux et organiser une réflexion éthique sur le rôle des professionnels de santé dans le dépistage des cancers, et l’information délivrée aux personnes à qui est proposé un test de dépistage afin qu’elles puissent faire un choix éclairé.